jeudi 21 janvier 2016

De Bogota à Chocanta


Viva Columbia! VIVA COLUMBIA!
Viva Columbia! Viva... PsshhhhhhhhhiiiiiiiiiIIIIIIIIIIIIIIII....

Il fallait bien que ça m’arrive, je sais qu’on m’attend pour ça. Alors je l’ai fait sans regret, je me suis jeté dedans volontairement : le nid de poule. C'est aussi pour l'histoire d'apprendre à réparer son pneu sans l’attirail technique. Car j’avais oublié à l’hôtel le petit matériel de réparation du bon cycliste, à part les rustines et la colle. Eh bien ! Sachez qu’une pompe à vélo peut servir de démonte-pneu. La « chambre à l’air » sortie du pneu gisait sur le bas côté de la route tel un boyau fumant. L’entaille était de 5 cm : la poule avait eu les dents longues…

A part ça, tout roule, la Colombie me séduit par les sourires et la discussion facile. Tous les prétextes sont bons pour discuter : un pneu éclaté, une pompe cassée, une chambre à air foutue… Je potasse, je bachote et je déverse mon vocabulaire appris la veille, au hasard. Dans les magasins, les cafés, les restaurants, je balance et je juge à la mine de mon interlocuteur. La méthode est radicale même si je passe pour un pauvre « francès » qui baragouine. Je persévère. Le colombien est un des pays où l’espagnol est parlé de façon distincte. C’est une langue latine, et je me suis débrouillé en Asie pour demander à manger. Je me jette à l’eau : un poulet ? Un pollo. La serveuse m’apporte la carte. Je commande fièrement du poulet:

- Pollo !
- Pollo, con… ?
- Pollo con… - du riz, en anglais, rice. Si, un pollo con… Rizo ? ».
Voilà, ce sont les débuts. Je progresse!









La musique : Les ambiances sonores sont vitales ici. La musique : la joyeuse Cumbia, popularisée en France dans les années 80 par une Pub sur le café. Ici, en Colombie, c’est le rythme national : chaleureux, dansant, généreux.


Question pollution à Bogota: polluée, moins qu’à Rangoon. A tel point que je me suis demandé si je n’étais pas en train de faire une cure. Faire du vélo à travers la ville est assez facile, d’autant plus qu’il existe une piste cyclable en plein centre. Les dimanches, les voitures sont interdites sur certaines grandes avenues. C’est très agréable.




Le musée Botero: le peintre et sculpteur colombien a légué à Bogota une partie de ses œuvres ainsi que sa collection personnelle de tableaux : Picasso, Renoir, Klimt… Corot ! Un Douaisien en Colombie !












Comment se porte Tigre Bleu ? Comme une reprise, après une année de silence radio. Difficile. En quittant Bogota, 140 km m’attendent pour atteindre une première étape : Tunja. Sur la route, au nord de Bogota. L’objectif sera d’atteindre Bucaramanga. Les Colombiens sont d’excellents grimpeurs à vélo et je confirme qu’il faut un bon entrainement pour se payer les montées et descentes qui annoncent fatalement le degré de la montée suivante. Sur mon VTT 27 vitesses avec mes deux sacoches et ma guitare, je prie les lignes droites… sauf qu’ici, ce n’est pas possible.


Du haut de la "colline" de Bogota
Mais il nous en faut plus pour nous arrêter. Quoi que… après les 40 premiers km, je ressens de la fatigue. Un besoin de m’allonger. Il fait 35°, la grimpette sous le soleil, je connais. C’est le manque d’entrainement que je paie. Je m’allonge dans l’herbe et dors, une sieste profonde. La reprise sera délicate. 15 km à avancer comme une tortue. La respiration est fragmentée, un léger mal de crâne. Ce doit être ce vent du Nord qui freine mon élan. Ma moyenne est de 8 km/h. Je reprends le Tigre par les cornes…
Maudite Carretera ! Tu ne m’auras pas, tralala.
Je pose le pied, je marche à flanc de mon vélo. Le Tigre feule de rage et moi je grince des dents. Ou l’inverse. Et cette fatigue qui ne me quitte pas. A mi chemin de Tunja, sur ma carte (une carte colombienne sans grande précision géologique), je me fais à la raison de m’arrêter à la prochaine ville. Un panneau publicitaire apparaît en haut de la colline : « Bienvenidos en Chocanta. Alto 2655 m ».


Cette nuit-là, je l’ai passée dans un petit hôtel de la station balnéaire. Epuisé mais enivré… question d’altitude, c’est sûr.






Prochaine étape : Tunja.
Direction, Bucaramanga, pour rencontrer une fondation et proposer le spectacle.

                                      HASTA LUEGO

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